Le nouvel amplificateur intégré Bryston B135 SST2 par Magazine Son-Image Novembre 2012
Le nouvel amplificateur intégré Bryston B135 SST2 (ST étant les initiales du designer Stuart Taylor et SST pour « Super Stuart Taylor » prend la place du B100 SST2 passé en revue il y a près de trois ans dans le magazine et dont il avait été dit : « Souplesse, convivialité, contrôle, justesse et puissance jointe à une propension évidente en termes de neutralité et de transparence sonore font de l’amplificateur intégré B100 SST2, dans sa catégorie de prix, l’un des meilleurs intégrés haut de gamme sur le marché ». Après un cycle de vie de sept ans, le temps était venu pour Bryston d’actualiser son deuxième intégré qui prend place au côté du B60R.
Tour de piste
Avec une puissance accrue par rapport à son prédécesseur à hauteur de 135 watts/8 ohms et 180 watts sous 4 ohms, muni d’un transformateur par canal et d’un troisième assigné aux circuits numériques, dans sa version DA (Digital-to-Analog), le B135 SST2 est offert, en version de base, équipé de six entrées haut niveau et une sortie pour l’enregistrement et, en option, d’un convertisseur numérique analogique interne dans sa version P135-DA et/ou avec un étage phono dans l’édition P135-P compatible aux cellules à aimant mobile ou à bobine mobile à haut niveau de sortie. Il s’agit d’un intégré d’assez bonnes dimensions de 433 ou de 483 en mode bâti x 116 x 353 mm, au poids de 13.6 kg. Il est fabriqué en aluminium solide et muni de deux séries d’ailettes latérales pour la dissipation de la chaleur. La façade est ornée d’une série de boutons poussoir qui régissent tant son fonctionnement en mode analogique que numérique lorsqu’il est équipé du DAC interne.
De gauche à droite, on trouve une série de sept boutons à DEL vert, rouge et orange pour certaines fonctions dont celle lorsque l’appareil est en mode d’attente. Suivent les fonctions Aux 2, Aux 1/Phono, CD, Tuner, TV et Rec pour enregistrer. Au centre, deux boutons gèrent la balance des canaux gauche droite par incrément de 0 dB à 6 dB et sur la droite, trois autres pour la mise en attente, la mise sous tension de l’appareil et finalement, celle d’arrêt de l’unité en cas de surcharge à même une diode rouge clignotante. Une entrée 1/4 de pouce pour casque d’écoute d’impédance de 50 ohms et plus et enfin un généreux potentiomètre de contrôle de volume qui peut être opéré manuellement ou avec la télécommande BR2 offerte en option complètent l’ensemble.
L’arrière de l’appareil dispose de solides bornes de raccordement aux enceintes plaquées or recouvertes de plastique transparent et de part et d’autre, deux séries symétriques dans une configuration qui évoque l’architecture double mono que suggèrent les deux transfos principaux, soit un par canal. Suivent les entrées et sorties tant analogiques que numériques lorsqu’offertes en version B135-DA. Mentionnons que la version de base, au besoin, peut se voir ajouter du module de conversion numérique analogique Bryston DB-26 de type Delta-Sigma 24 bit/96 kHz, pour se transformer ainsi en version DA. Sous cette configuration, on trouve deux entrées SPDIF coaxiales D1 et D2 qui, sur les modèles B135 et B135-P (phono), sont assignées aux signaux analogiques. Il y a aussi deux autres entrées numériques optiques Toslink D3 et D4, mais qui ne sont actives que sur le modèle B135-DA. Fait à noter, le B135 n’est équipé que de connecteurs (RCA) non balancés.
Suivent deux paires de connecteurs (RCA), l’une de sortie préamplificateur (Pre-Amp Out) et une d’entrée pour un amplificateur de puissance (Power Amp In), le rendant ainsi facilement compatible à un système multicanal. Une borne pour la mise à terre, pour le mode phono, une connexion RS232
d’interface et de contrôle d’un ordinateur ou d’équipements associés (Crestron et AMX), une sortie 12V (Trigger) et un insert AC pour l’alimentation secteur complètent le tout. Notons un facteur d’amortissement assez élevé à hauteur de 500 à 20 hertz sous une impédance de 8 ohms qui augure une vitesse d’exécution de l’appareil. Le câble AC fourni est de bon calibre (14 AWG).
Voici un amplificateur intégré de bonne dimension, du solide qui inspire confiance et dont le design s’inscrit dans l’esprit de l’image de marque de la firme canadienne Bryston. Le manuel d’instruction avec l’appareil, tout en étant bien documenté malgré le fait qu’il ne soit qu’en anglais, contient une fiche bilingue de dernière vérification technique datée et signée par le technicien chez Bryston ayant fait les derniers tests d’usage avant la sortie de l’unité de l’usine. On y trouve aussi le numéro de série, des données quant à la distorsion harmonique et d’intermodulation à divers niveaux de fréquences, les maximas en termes de surcharge avant que l’appareil ne s’arrête ainsi que le niveau de bruit de 20 Hz à 20 kHz.
Caractéristiques du Bryston B-135 SST2
• Puissance : 135 watts sous 8 ohms et 180 watts sous 4 ohms
• Plus de 30 000 uF (microfarafs) de capacité de filtrage par canal
• Trois transformateurs d’alimentation dont un par canal à ultra faible bruit
• Circuit de masse indépendant pour les sections analogiques et numériques
• Prises, contacts et connecteurs plaqués or
• Mémoire tampon d’entrée ultra-linéaire de technologie maison
• Prise casque en façade
• Mode « Path Trough » pour utilisation comme bloc de puissance en cinéma-maison
• Châssis solide en aluminium avec ailettes de refroidissement par convection optimisée (PAO)
• Connecteur RS-232 pour application domotique (Crestron ou AMX)
Installation
Tout neuf déballé et à la suite d’une cure de mise en forme, ou si vous préférez de rodage sur FM, et puis installé sur un meuble Target, le B-135 SST2 a été relié en mode analogique à une platine Roksan Xerxes/Artemiz7/Dynavector XX2 Mk 11, cellule à bobine mobile à faible niveau de sortie branchée au préamplificateur phono Dynavector P-75 Mk 11 et connectée à l’entrée AUX 1 de l’intégré. En mode numérique, on trouve la platine audionumérique (transport) C.E.C. TL51X à même le convertisseur du Transporter Mod relié à l’entrée CD du B135. Les enceintes sont, en alternance, des Harmonie Audio trois voies XL-1 et Monitor Audio Bronze BX5 et Silver RX6 en revue dans ce numéro. Le câblage était constitué des marques Bis Maestro et NordostHeimdall 2.
Écoute
Performant, solide, dynamique et articulé, sur l’album vinyle Companion de Patricia Barber, étiquette MOFI. Le B135 SST2 restitue le contenu sonore et musical avec beaucoup d’aisance et une maîtrise exemplaire des séquences musclées des percussions à la fin de Black Magic Woman que l’artiste reprend ici de belle façon. Rien ne traine, tout étant rendu avec aplomb, mais aussi avec finesse et beaucoup de naturel dans les timbres des instruments. Les notes bien détachées flottent dans l’espace. La vivacité, prise au sens d’entrain et de dynamisme sonore et musical, émanant de ce nouvel intégré Bryston est en tout point remarquable. L’image stéréo, la profondeur des plans et la stabilité de l’image sont excellentes et quelle neutralité sonore lorsque nourrit par une source qui l’est tout autant.
Sur l’un des CD de l’artiste, café blue, étiquette Prémonition Records, les extraits « Mourning Grace » et « Nardis », celui-ci écrit par Miles Davis, des plages qui contiennent, entre autres, de solides séquences de percussions susceptibles d’être éprouvantes pour tout système et qui exigent un bon contrôle de l’amplificateur ne contraignent aucunement l’intégré Bryston B135 SST2. Solide comme pas un, il relève le défi, poussant les enceintes acoustiques quasiment à leur limite. La grosse caisse et les accessoires de la batterie sont révélés comme il se doit, et ce, sans distorsion ni compression sonore.
Dans un autre genre musical, Vivaldi, Les Quatre Saisons, dirigées par Neville Marriner avec l’Académie of St. Martin-In-The-Fields, un vinyle sur étiquette Argo, l’une de mes interprétations préférées des Quattro Stagioni au tempo rythmé : la qualité des sons est à la fois soyeuse et articulée dans l’aigu avec de l’ouverture dans le médium et de la fermeté dans les basses fréquences. L’équilibre tonal en termes de quantité de sons dans ces registres est plus que suffisant et pourra faire honneur à tout système haut de gamme.
Conclusion
Le sérieux et la rigueur de la fabrication à même un choix de composants de qualité triés sur le volet, la solidité et la fiabilité de ce nouvel intégré Bryston à l’enseigne de la tradition légendaire associée aux produits Bryston, la garantie de vingt ans et de cinq ans pour les composantes numériques dans sa version B135 SST2-DA, l’une des plus généreuses de l’industrie, alliée aux qualités sonores et musicales de l’appareil font, dans sa catégorie de prix, l’un des meilleurs amplificateurs intégrés sur le marché au point que je serais prêt à en faire l’acquisition. L’équilibre tonal entre les aigus, les moyennes et basses fréquences sont cohérentes et non décousues avec une belle extension dans le bas du spectre sonore et ce peu importe le niveau de volume qu’on lui soumet. Le son est émis avec cette clarté propre aux appareils Bryston et l’information musicale est transmise de façon ordonnée. Il offre un niveau de performance égal aux composants séparés (préamplificateur et amplificateur de puissance) offerts dans la fourchette des 5000 $ et plus. Proposé au fini argent ou noir, il peut, au besoin, être acquis ou ultérieurement équipé d’un convertisseur numérique analogique et/ou étage phono interne. Qui plus est, le B135 SST2 est offert au même prix que le B100 SST2 qu’il remplace. Qui dit mieux ?
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